De nombreux bretons, lecteurs matinaux de leur hebdomadaire préféré, ont eu du mal à avaler leur première tasse de café : sur une demi page ils pouvaient découvrir un placard publicitaire scandaleux de la société Monsanto en faveur du Roundup, à destination des particuliers. (70% des ventes des herbicides destinés aux usages non agricoles).
L’association Eau et Rivières de Bretagne, fortement engagée dans la lutte contre les publicités mensongères des marchands de phyto-toxiques ne tardait pas à réagir ....
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Lundi 2 juin 2008
PUBLICITE TROMPEUSE DU ROUNDUP : Eau & Rivières saisit le procureur de la République de Rennes.
Alors qu’il faudrait réduire l’usage des pesticides,les publicités trompeuses font l’apologie du Roundup !
Eau & Rivières de Bretagne a déposé plainte ce lundi 2 juin 2008 pour pratique commerciale trompeuse (art. L. 121-1 du code de la consommation) auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Rennes.
Cette plainte vise les placards publicitaires à la gloire du Roundup diffusés début mai 2008 dans la presse écrite. (voir : le roundope, ça suffit !) Pour Jean-François PIQUOT, porte parole d’Eau & Rivières de Bretagne, « l’entêtement de Monsanto à tromper le consommateur pour vendre ses pesticides est insensé et totalement incohérent avec les efforts engagés par les pouvoirs publics pour limiter l’emploi des pesticides ! ». Pour l’association, la tromperie est caractérisée à la fois par une indication fausse (les racines coupées donneraient systématiquement naissance à de nouvelles plantes), la confusion entretenue entre les 12 spécialités commerciales de Roundup dont certaines sont classées dangereuses pour l’environnement, et l’omission d’indications concernant les caractéristiques essentielles de ces pesticides.
En effet, cette nouvelle campagne dénigre les méthodes de désherbage non chimique et omet d’informer les consommateurs des risques environnementaux de deux pesticides Roundup classés l’un « dangereux pour l’environnement », l’autre « dangereux pour les organismes aquatiques ». De très nombreuses collectivités bretonnes engagées dans la lutte contre la pollution des eaux par les pesticides ont d’ailleurs réagi et saisi la secrétaire d’Etat à l’écologie. Elles dénoncent cette campagne qui met en cause les efforts collectifs engagés sur les bassins versants depuis quelques années, et tourne le dos aux engagements du Grenelle de l’environnement. Voir ces publicités et les réactions des collectivités.
La plainte de l’association intervient alors que la société MONSANTO et son ex-directeur général JP. PRINCEN, condamnés le 26 janvier 2007 pour publicité mensongère du pesticide Roundup par le tribunal correctionnel de Lyon, comparaitront mercredi 4 juin devant la cour d’appel de Lyon.
MONSANTO vient de solliciter le renvoi de ce dossier à une audience ultérieure. Pour l’association, partie civile dans ce procès, « il s’agit encore d’une manœuvre dilatoire visant à retarder le cours de la Justice, alors qu’il s’est déjà écoulé plus de sept ans depuis la plainte de notre association ! ». Eau & Rivières de Bretagne a demandé à son avocat, Me FARO du barreau de Paris, de s’opposer fermement à cette demande dilatoire de renvoi.
Le feuilleton juridique de la publicité mensongère du Roundup concerne aussi les spots TV : Mr Philibeaux, premier juge d’instruction auprès du tribunal de Nanterre, vient d’ordonner le 20 mai 2008, le renvoi de JP PRINCEN devant le tribunal correctionnel de cette ville. Il lui est reproché d’avoir « vendu du Roundup avec un étiquetage indiquant faussement qu’il était sans danger pour l’homme et l’environnement » et diffusé des spots TV « entretenant la confusion chez les consommateurs ». Un nouveau procès aura donc lieu devant le tribunal correctionnel de Nanterre fin 2008 ou début 2009, pour ces faits commis en 2002.
communiqué de Eau et Rivières de Bretagne.
Source S-EAU-S ..