Communiqué de presse de FNE Vendredi 3 octobre 2008
Suite à des analyses montrant une contamination par des polychlorobiphényles (PCB), la préfecture de Seine-Maritime a annoncé hier l’interdiction de la vente et de la consommation des poissons pêchés dans la Seine en aval de Vernon. Plus que jamais, France Nature Environnement et ses associations rappellent qu’il ne faut pas fermer les yeux sur cette pollution invisible, sans oublier les autres polluants organiques persistants !
La préfecture de Seine-Maritime a annoncé hier interdire la vente et la consommation des poissons pêchés dans la Seine en aval de Vernon, dans l’Eure. Une nouvelle fois, les PCB refont surface, après une accalmie médiatique ces derniers mois. Pour FNE, la fédération française des associations de protection de l’environnement, cette décision n’a rien de surprenant : « depuis deux décennies les concentrations de PCB dans les sédiments sont extrêmement élevées non seulement dans la Seine et dans le Rhône mais aussi dans la Moselle, le Rhin et la Somme », rappelle Alain Chabrolle, de la Fédération Rhône Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA).
Il constate également que « les associations avaient exprimé leurs soupçons depuis de longues années sur la contamination des poissons et nos demandes répétées d’investigations nationales aboutissent, notamment sur le bassin de la Seine, démontrant ainsi leur pertinence ».
Cette décision est donc une conséquence directe de l’étude demandée par FNE, et dont l’objectif est d’évaluer l’état de santé des poissons présents dans nos rivières, dans le souci permanent de mieux protéger notre santé, et maîtriser la contamination des milieux aquatiques. Le résultat de l’étude est sans appel : 61 % des poissons analysés par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) contiennent trop de PCB, dont certains sont contaminés à un niveau « très supérieur au seuil maximum réglementaire » a précisé l’AFSSA.
Il faut s’attendre à de nouveaux rebondissements sur ce dossier. Après l’environnement, c’est en effet l’homme qui va être l’objet d’une grande étude d’imprégnation, comme nous l’a confirmé hier l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS). L’objectif : mesurer l'imprégnation des consommateurs de poissons de rivière dans des secteurs où une pollution a été identifiée, et les comparer à l’imprégnation de populations non exposées.
Mais il ne faut pas s’arrêter là ! FNE renouvelle avec insistance ses demandes d’investigations dans la baie de Seine en ciblant prioritairement coquillages et poissons, ainsi que la tenue d’un comité scientifique et technique au niveau national avant la fin de l’année 2008, selon le modèle du comité « Rhône ».