Projet de barrage sur l’Auzance : comment la Vendée persévère dans le gaspillage de l’eau
FNE
Communiqué de presse - Jeudi 2 avril 2009
Estimant inéluctable le développement du tourisme de masse et de la culture intensive du maïs en Vendée, le Conseil général de la Vendée, les élus locaux et leur syndicat d’eau potable «Vendée Eau » tentent de faire passer un projet de barrage de plus sur la rivière de l’Auzance pour faire de l’eau potable… et pérenniser les surconsommations d’eau dues au développement touristique et urbain ! En plus, indirectement, contribuer au maintien de l’irrigation. D’un coût proche des 80 millions d’euros, il serait bien sûr supporté comme à l’habitude par des fonds publics…
Pourquoi, dans un département où de l’eau souterraine est disponible, a-t-on besoin de créer de nouvelles ressources en eau ? Parce que l’on compte développer le tourisme et l’urbanisation de manière inconsidérée, et parce que les ressources en eau souterraines sont déjà polluées et surexploitées par la culture intensive du maïs ! Ne vaudrait-t-il pas mieux changer les pratiques agricoles et de modérer le développement touristique… mais les tenants du développement intensif ne l’entendent pas de cette oreille : ils voudraient toujours plus ! Des économies sont pourtant possibles en évitant les fuites sur les réseaux, en récupérant l’eau de pluie, en réutilisant les eaux usées épurées, avec une agriculture qui devrait adapter ses besoins aux ressources locales après satisfaction des besoins prioritaires de la population.
Il existe, hélas, déjà de nombreux barrages de ce type dans le centre-ouest de la France dont la plupart (13) sont concentrés sur le département de la Vendée; et qui sont autant de retenues eutrophisées, tel le catastrophique barrage de la Bultière dans le bocage vendéen, dégradant notablement la qualité des milieux aquatiques.
Avec le projet de retenue sur l’Auzance, c’est le massacre de la dernière rivière sans barrage de Vendée qui est annoncé ! Rupture de continuité écologique, accumulation de sédiments (contaminés par les polluants d’origine agricole), réchauffement de l’eau et eutrophisation constituent un coût environnemental du projet estimé à près de 40 millions d’euros.
A l’heure où la Directive Cadre sur l’Eau (datant de 2000) nous donne comme objectif de préserver et restaurer nos rivières, pour qu’elles soient en bon état en 2015, il est atterrant de constater qu’il existe encore de tel projets incohérents et nocifs pour notre environnement.
La COORLIT 85 (Cooordination des associations environnementales du littoral vendéen) et France Nature Environnement, avec le soutien de la Coordination pour la Défense du marais Poitevin, de Pays de la Loire Nature Environnement et de SOS Loire Vivante – ERN France condamnent vigoureusement ce projet de barrage sur l’Auzance et demandent à l’Etat de refuser cet aménagement coûteux et incohérent avec la réglementation pour que les élus locaux reviennent à plus de modération et s’orientent davantage vers une politique d’économies d’eau dans les secteurs collectifs et agricoles.